Fêtes et foires
Les habitants d’Ios, insulaires généreux et hospitaliers, aiment faire la fête et danser. Les fêtes traditionnelles, qui constituaient un point de rencontre, se déroulaient à la fin des activités agricoles estivales, avec la participation des familles dont les domaines étaient situés près des églises. Ces festivités sont encore pratiquées de nos jours et sont organisées avec beaucoup de soin et d’enthousiasme. Tout le monde est évidemment le bienvenu.
Les plus grands festivals durent deux jours :
- La fête d’Agios Ioannis Prodromos (Saint Jean le Précurseur) dans les régions de Psathis et Kalamos, les 28 et 29 août.
- La fête de la Nativité de Saint Jean Baptiste dans l’église byzantine du même nom, sur les ruines de l’ancien temple du dieu Apollon, sur la plus haute montagne de l’île dans la région de Pyrgos, les 23 et 24 juin.
- La fête de la Nativité de la Vierge Marie à Agia Theodoti, dans l’église du même nom et à Paleokastro, dans l’église de la Panagia Paleokastritissa, située dans le Château, les 7 et 8 septembre.
La veille de la fête, les commissaires de l’église (généralement les agriculteurs qui ont leurs fermes près de l’église), après avoir blanchi et décoré l’église depuis plusieurs jours, préparent un dîner pour les visiteurs – panavriotes -, en leur offrant de la viande. Après la fin des vêpres, le prêtre bénit le repas et sert une soupe et un bouillon – le skouteli – ou un ragoût de chèvre ainsi que des pâtes ou des légumineuses, généralement des haricots, dans des assiettes en argile posées sur des bancs de pierre. Le festival se poursuit jusqu’à tard dans la nuit, avec la participation de musiciens, violonistes, locaux ou des îles environnantes, qui se chargent de divertir les visiteurs. Les visiteurs passent la nuit dans la cour, en plein air, ou dans les chambres – cellules de l’église. Le lendemain matin, après la Divine Liturgie, on procède à une petite procession et au défilé de l’icône autour de l’église.
Voici une liste de fêtes plus modestes : Mersinia, en l’honneur de la Vierge Marie, le 21 août ; Agios Georgios (Saint Georges) à Vourlidakia ; Agios Kosmas o Aetolos (Saint Cosmas l’Étolien) et (Saint) Dionysios de Zakynthos dans la chapelle d’Agia Barbara (Sainte Barbe), le 24 août ; Agios Vlassis (Saint Blaise) dans l’église du même nom dans la plaine d’Epano, le 11 février.
COUTUMES
Pour la société rurale d’Ios, septembre était le mois de la fin des activités agricoles intensives de l’été. Il fallait ensuite amener la nouvelle récolte dans la maison, ce qui assurait la prospérité pour toute l’année suivante.
La fête d’Agios Andreas (Saint André), le 30 novembre, était associée au début de l’hiver, que les habitants célébraient en allumant le feu de cheminée, tandis que la veille de la fête, le 29 novembre, ils préparaient des « loukoumades » (beignets grecs) à base de farine fraîche, d’huile et de miel pour célébrer la nouvelle récolte. Leur préparation prenait la forme d’un rituel, soumis à des règles de prudence (la présence d’hommes pendant leur préparation était de mauvais augure pour la récolte de l’année suivante). Cette coutume est toujours maintenue aujourd’hui.
Le mois de décembre est associé aux coutumes de Noël et du Nouvel An.
La veille de Noël commence par les chants de Noël des jeunes enfants tandis que les femmes au foyer préparent les pastelis, le pain de Noël pour le repas du lendemain, où l’on sert traditionnellement une soupe bouillie avec des pâtes.
Le soir du réveillon, elles préparent des avgokalamara, des xirotigana, des phinikia (melomakarona), des tartelettes ainsi que la vassilokouloura (une sorte de galette des rois), qui est servie à la table du réveillon.
Fête de Pâques traditionnelle à Ios
Les coutumes de Pâques à Ios commencent le samedi de Lazare, lorsque les femmes préparent les célèbres « Lazarakia », c’est-à-dire du pain aux raisins secs représentant Lazare.
Le Vendredi saint, après la Déposition, les jeunes se rassemblent dans les voisinages et jouent à la « bocce », une sorte de pétanque avec de petites boules rouges et vertes. Tout au long de la journée, nous entendons les cloches de l’Evangelismos (Annonciation) et de la Panagia Koutoudiani (Sainte Vierge) sonner en signe de deuil. La procession des épitaphes, qui sont décorées de fleurs des champs par des jeunes filles, a lieu le soir, les femmes d’Ios les accompagnant en chantant. Les deux épitaphes se rejoignent au cours de leur procession, psalmodient ensemble pendant un temps et continuent leur cortège funèbre dans les rues de leur paroisse respective.
Une grande fête pour tous, habitants et visiteurs, est organisée le dimanche de Pâques par la municipalité d’Ios, au cours de laquelle on sert de l’agneau et du vin.
La coutume de la «Kounia»
Le dimanche de Pâques, dans l’après-midi, l’association culturelle d’Ios « Phiniki » ravive la coutume traditionnelle de la Kounia. Les jeunes filles et les garçons de l’île, vêtus de costumes traditionnels, installent des balançoires à l’entrée du village de Chora et les garçons secouent les filles tandis que ces dernières chantent des chansons d’amour traditionnelles.
Puis, accompagnés d’instruments et de la chorale de l’Association culturelle locale, les jeunes dansent les danses traditionnelles, le balos et le syrto, invitant les visiteurs à se joindre à eux. La fête se termine par la dégustation de fromages locaux, de sucreries et de la tsikoudia de la région d’Ios.
Les « kounies » (balançoires) sont une coutume printanière, pour les jeunes filles célibataires de l’île. Elle fut maintenue jusqu’au milieu des années 40. Selon les croyances, le corps était purifié de toute sorte de mal, grâce au mouvement intense à l’air frais. Cependant, la dimension sociale de la coutume revêtait une plus grande importance, dans la mesure où elle permettait aux jeunes de l’île de se rencontrer, tout en récitant des chansons d’amour entre eux.
L’eau silencieuse de Saint Jean
Nous célébrons de Saint Jean le Précurseur (Prodromos) le 24 juin, à Pyrgos.
La tradition locale comprenait l’allumage des feux en utilisant les couronnes du 1er mai, le soir de la veille de la fête de la Nativité de Saint Jean, dans tous les quartiers de Chora et dans la cour de l’église d’Agios Ioannis (Saint Jean). Les jeunes de l’île sautaient par-dessus les flammes. Selon la tradition, la purification par le feu permet de délivrer les gens du mal. Cette coutume est aujourd’hui reprise dans l’église d’Agios Ioannis (Saint Jean) à Pyrgos. Après les vêpres et le déjeuner, les jeunes hommes sautent par-dessus les flammes sous le regard enthousiaste et complice des jeunes femmes. La fête se poursuit jusqu’à tard avec des chansons satiriques, des danses traditionnelles, du vin local et de la tsikoudia.
Mais lorsque les flammes s’éteignent, les filles célibataires récupèrent un peu des cendres résiduelles pour les frotter sur leurs talons et rentrer chez elles. Puis elles se rassemblent toutes pour se rendre à un puits où la première-née tire « l’eau du silence ». Puis elles transportent le « laguini », récipient en terre, rempli d’eau jusqu’à l’endroit où l’« aïklidon » doit se manifester. La première-née n’a pas le droit de parole jusqu’à leur arrivée à cet endroit. Elles plongent dans l’eau des fruits qu’elles marquent avec de l’orge et des clous de girofle, puis ceux-ci sont extraits par la première-née. Après la fin de l’« aïklidon », toutes les filles célibataires mettent de l’« eau du silence » dans leur bouche et rentrent chez elles. À partir du moment où elles frottent les cendres sur leurs talons et jusqu’au moment où elles boivent l’« eau du silence », le nom masculin que chaque fille aura entendu sera celui de son mari.
Coutumes nuptiales à Ios
À Ios, le jeudi précédant le mariage, a lieu la fête du levain panaire, c’est-à-dire la cérémonie de pétrissage des pains du mariage. Le pétrissage du levain et le chant de chansons traditionnelles sont suivis d’un festin. Après la cérémonie de mariage, il faut offrir des pastelis. Les pasteli traditionnels sont faits à partir de miel de thym et de sésame. Cela est sensé assurer au couple de jeunes mariés une vie pleine de douceur.
Chez eux, ils offrent aux invités des pastelis, des avgokalamara, des xirotigana, des mélitinia, des kaltsounia et de la tsikoudia. Ensuite, nous passons à la fête du mariage avec de la nourriture, de la musique locale, des chants et des danses. Pour terminer, on offre du sarpi en guise de dessert, une crème à base de lait à laquelle on ajoute de la levure afin de l’épaissir.
Bibliographie:
Othonaios T. (1938) L’île d’Ios, 1ère édition, Athènes : Ioannou K. Gavala.
Spartinou M. G. (2004) IOS – Analyse de la relation entre l’homme et l’environnement, 1ère édition, Syros : Municipalité d’Ios.
Fragoulis D. (2002) La société d’Ios, 1ère édition, Athènes : Ellinika Grammata.